Personnellement je n ais jamais vu un lièvre se terrer de mes propres yeux ,mèmes si il est fort probable que nous en ayons terré un ,il y a environs 2 mois .
Mais comme on dit pas vu pas pris...
Donc voici une petite anecdote déniché dans le vénerie n°3 de 1966
L article est un peut poussiéreux ,mais quel plaisir de lire ces récits ...
UN TERRÉ DE LIÈVRE EN 1931
(Rallye Mon tenboeuf- Breton)
DEux aimables veneurs, s'occupant de la rédaction
du bulletin, me demandent un papier relatif à la
Petite Vénerie.
N'ayant pas la plume d'un Foudras, je n'aime guère
écrire, mais il est difficile de refuser à deux personnalités
de la Vénerie. L'un fait partie du Comité et il
est Maître-associé du premier équipage de Chevreuil
de France. L'autre est, paraît-il, surnommé « l'inspecteur
des équipages », digne émule du défunt baron
Lejeune...
Septuagénaire je ne chasse plus qu'en spectateur
depuis 1950, mais j'ai découplé sur le lièvre pendant
plus de vingt ans. D'abord avec un équipage de 15 à
16 Billy, sélectionnés dans les petits, dont j'ai été pleinement
satisfait et ensuite en association avec mon ami et'
voisin : Robert Brard, avec 18 petits anglo-français
devenus avec les années de plus en plus français.
Entre 1925 et 1935, dans l'ouest et le sud-ouest, il
y avait encore plusieurs équipages qui chassaient le lièvre,
à cheval, avec des chiens de Grande Vénerie très près
du sang français. Des poitevins, des gascons-saintongeois
et des Billy.
En Bretagne il y avait plusieurs équipages de porcelaines,
améliorés ou non, de Billy et de Chambray —
puis des harriers gris du Sommerset et des harriers porcelaines.
Tous ces chiens là étaient très fins de nez et
les récris étaient magnifiques.
Ceci dit j'ai feuilleté mon livre de chasse et j'ai
retrouvé un laisser-courre dont la fin a été curieuse et
assez inédite, à la date du 16 janvier 1931.
Une hase moyenne est attaquée, à midi, en forêt de
l'Arche. Elle fait une chasse tournante pendant 20 minutes.
La voie semble très moyenne, les chiens ne chargent
pas. Après un court défaut, la hase relancée débuche.
sur le domaine de la Jachotière, propriété de mon ami
Brard.
Elle fait le tour du jardin anglais et rentre à la
futaie du Maffet où les chiens balancent dans les
ronciers. Relancée elle traverse les prairies et saute sur
la route du village du Maffet qu'elle enfile pendant
six cents mètres. Bien maintenue par le vieux Mirot,
chien de route remarquable, elle rentre en forêt. La voie
se réchauffe, les chiens la poussent très vite. Elle redébuche
presque au même endroit que la première fois,
relancée à vue elle prend son contre-pied, saute la route
de Meilleraye à Abbaretz et rentre en forêt. Les chiens
sont à cent mètres derrière. Aussitôt la rentrée au bois
défaut à cinquante mètres. Nous attendons sur la route
sans rien dire. Les chiens font, d'eux-mêmes, le demicercle
en avant, rien. Quelques-uns viennent goûter les
banquettes de la route à droite et à gauche, d'autres font
le demi-cercle en arrière. Rien de rien.
Un quart d'heure passe, nous nous demandons quelle
ruse a pu employer cette petite bête, quand tout à coup
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Lot de 8 chiens Billy, à M. Guérin, classés « excellents » à l'exposition de Rennes, en 1931.
Juge : Comte Henri d'Andigné, Président de la Sté de Vénerie à l'époque.
une de mes meilleures chiennes, et la plus belle, « Gourmandise
» vient hurler à l'entrée d'une garenne à
renard. C'est exactement l'endroit où les chiens ont fait
la rentrée au bois. Pas de doute la hase, sur ses fins, s'est
introduite dans la garenne. Malheureusement c'est du
rocher, impossible de bêcher. Une idée me vient : je
demande à Brard d'envoyer chercher son furet, la Jachotière
est à deux pas.
Presque aussitôt l'animal introduit dans la garenne,
un roulement se fait entendre, la hase vient pour sortir
par l'entrée où la chienne a hurlé, elle est prise à la
main par le valet de chiens. Nous décidons de la lâcher
dans la grande prairie devant le vieux manoir de la
Jachotièré. Personnel et fermier viennent en curieux.
Les chiens sont maintenus sous le fouet. Puis tayaut
La pauvre bête fait 200 mètres et hallali.
Curée devant l'habitation de Brard. Les honneurs à
M. Gaston Hublot du Rivault, créateur de la race de
Billy.
Etaient présents à cette chasse à cheval, M. Hublot
du Rivault, Armand Letort, le comte Armand de Durfort,
Robert Brard et le maître d'équipage.
Gaston Hublot et Robert Brard sont décédés mais les
autres sont toujours bien vivants.
J'ai pris plusieurs lièvres sous des ponceaux de route
mais c'est le seul dans une grande garenne. Sans le
furet nous sonnions la Rosalie.
La chasse a duré une heure vingt jusqu'à la rentrée
au trou.
16 Billy découplés.
R. GUÉRIN.
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